Disparition de Mgr Bala: les recherches s’intensifient

Les équipes de la marine nationale et des sapeurs-pompiers mobilisées sur les lieux par le ministre de la Défense,  ont encore remué le fleuve Sanaga hier, en vain

Où est passé Mgr Jean Marie Benoît Bala ? L’évêque du diocèse de Bafia est-il vraiment sous l'eau comme l'indique le mot trouvé  avant-hier dans son véhicule abandonné sur le pont?  Difficile d'y répondre. Jusqu'à hier soir, deuxième jour de sa disparition, les éléments de la marine nationale et les sapeurs-pompiers qui ont plongé à deux reprises pendant plus de deux heures dans les eaux troubles de la Sanaga à Ebebda,  n’ont trouvé aucun corps. Ceci à la grande désolation des nombreuses populations agglutinées autour. « Nous revenons des premières recherches sur le site. Ce n’était pas évident parce que le fleuve a un courant très fort. Nous avons essayé de ratisser large. Mais on s’est rendu compte qu’avec la force du courant, le corps aurait eu à dériver, s’il y était. C'est la difficulté à laquelle nous faisons face en ce moment », a expliqué le commandant Patrick Nnon Mabiom, conduisant l’équipe de la marine nationale autour de 14h.
Pour ces marins et pompiers mobilisés en grand nombre par le ministre délégué à la présidence chargé de la Défense, Joseph Beti Assomo, il n'est pas question de jeter l'éponge. « Nous allons remonter le lit du fleuve dans le sens inverse. Le fleuve est vaste et profond mais nous allons le faire», a promis le commandant Nnon Mabiom. Bien avant l'entame de cette deuxième journée de recherches, les patriarches ont joué leur partition. Il se dit ici qu'une fois qu’un homme tombe dans le fleuve dont la profondeur avoisine les six mètres, il faut, à côté des forces visibles, faire appel aux ancêtres. « Quand mon frère s’est noyé c'est ce qui a été fait. Après les incantations des sorciers du village, on a retrouvé son corps », raconte un autochtone. Pour l’évêque également, les patriarches n'ont pas croisé les bras.  Leurs incantations n'ont pas encore porté des fruits mais ils restent confiants. « Chez nous, quand on fait un rite, ce n'est pas le même jour qu'on retrouve le corps. Parfois c'est trois jours après si réellement la personne est sous l'eau. C'est pour cela que mes collègues et moi avons supplié nos ancêtres mercredi dans la nuit et jeudi matin », a confié Bana Nondio,  chef de village.
A Bafia comme dans les villages environnants, il était difficile de trouver des visages rayonnants de joie. A l'évêché,  lieu de résidence de Mgr Benoît Bala, des fidèles visiblement affligés, réfutent la thèse du suicide au regard des qualités de l'homme d’Eglise qu'ils ont côtoyé pendant de longues années. Le suspense reste donc entier. En attendant les recherches qui vont être relancées ce matin.
 

 

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