Le styliste malvoyant est au Cameroun, sa terre maternelle, pour préparer son défilé en novembre prochain.
Déjà, il faut évacuer ce qui pourrait être une source de malentendu entre Mason Cyrille Elong Ewing et vous : n’utilisez pas le terme « aveugle » pour parler de son handicap. Il préfère « malvoyant ». Bien ! Ce problème réglé, l’autre question qui vient à l’esprit tout de suite quand Mason Ewing se présente, c’est comment peut-on être styliste et ne pas voir ? Facile ! Si les yeux du créateur sont fermés sur le monde, son esprit ne l’est pas. Rien d’insurmontable donc, qu’un papier calque et un poinçon ne puissent résoudre. Mason, il est styliste designer. Il ne coud pas. D’autres s’occupent de cette étape. Mason, Américain de père, a choisi la voie de la mode pour rendre hommage à sa Camerounaise de mère, la styliste et modéliste Marie Elong, décédée en 1986, il y a 31 ans. Un hommage qu’il a poursuivi en ouvrant la maison de couture Mason Ewing, rêve que sa génitrice n’a pas pu réaliser. Hommage prolongé par un retour sur une terre maternelle quittée il y a 28 ans. Mason Ewing est donc de retour au Cameroun, lui qui vit aux Etats-Unis depuis sept ans, après une expérience loin de tout repos en France. C’est pour un défilé prévu en novembre 2017 à Yaoundé. Son onzième.
A cette occasion, accompagnée de son équipe, Mister Ewing a apporté une trentaine de robes. Il présentera sa dernière collection, « Espoir pour l’avenir ». De cette collection, des actrices françaises vont porter des œuvres lors du prochain festival de Cannes en 2018. Mais d’abord, le créateur espère trouver une Camerounaise, célèbre de préférence, pour porter sa robe de mariée. Une œuvre portée pour la dernière fois en 2015 par Rebecca Ayoko, l’un des premiers top-model noirs et ancienne égérie d’Yves Saint Laurent. Une femme avec laquelle Mason a beaucoup en commun : avoir trouvé la lumière au bout d’une enfance et d’une adolescence difficiles, marquées par la maltraitance, les violences sexuelles, etc.
Le casting pour les modèles qui porteront ses robes Marie-Antoinette, entre autres, est ouvert à toutes : les handicapées comme les valides, les albinos… Une démarche inclusive importante pour celui dont l’autre passion est le cinéma : « J’ai vraiment envie d’aider la jeunesse camerounaise, surtout les handicapés. C’est une frange pleine de personnes talentueuses, mais on ne s’intéresse pas assez à eux. Je veux donner une chance à tout le monde». Le défilé sera aussi l’occasion de découvrir sa marque de vêtements en braille Madison. Un évènement pour lequel le styliste nourrit beaucoup d’espoirs, notamment celui d’être accompagné par des bienfaiteurs.
">
Le styliste malvoyant est au Cameroun, sa terre maternelle, pour préparer son défilé en novembre prochain.
Déjà, il faut évacuer ce qui pourrait être une source de malentendu entre Mason Cyrille Elong Ewing et vous : n’utilisez pas le terme « aveugle » pour parler de son handicap. Il préfère « malvoyant ». Bien ! Ce problème réglé, l’autre question qui vient à l’esprit tout de suite quand Mason Ewing se présente, c’est comment peut-on être styliste et ne pas voir ? Facile ! Si les yeux du créateur sont fermés sur le monde, son esprit ne l’est pas. Rien d’insurmontable donc, qu’un papier calque et un poinçon ne puissent résoudre. Mason, il est styliste designer. Il ne coud pas. D’autres s’occupent de cette étape. Mason, Américain de père, a choisi la voie de la mode pour rendre hommage à sa Camerounaise de mère, la styliste et modéliste Marie ...
This article is for subscribers only
Already subscribed? Identify yourself >
Unlimited access to Cameroon Tribune Digital from 26,250 FCFA
I subscribe1 minute is enough to subscribe to Cameroon Tribune Digital!
- Your special cameroon-tribune issue in digital version
- Inserts
- Exclusive calls for tenders
- Preview (access 24 hours before publication)
- Editions available on all media (smartphone, tablets, PC)
Comments