A chacun son rôle

Alors que le procès de certains justiciables interpellés à la suite des marches illégales organisées le 26 janvier 2019 par le Mouvement pour la Renaissance du Cameroun (MRC) a commencé, des velléités d’interférence dans la procédure en cours sont observées. Curieusement, cette attitude émane des personnes censées défendre l’indépendance du pouvoir judiciaire comme c’est le cas dans les démocraties qui se respectent du fait de la primauté du sacro-saint principe de la séparation des pouvoirs entre l’exécutif, le législatif et le judiciaire.

En effet, le week-end dernier, les observateurs ont noté avec étonnement la sortie médiatique de Me Eric Dupont-Moretti, l’avocat français du leader du MRC, Maurice Kamto, qui a déclaré que son client, par sa voix, dit qu’il est tout à fait prêt à discuter avec le président Paul Biya, parce que « quelqu’un qui revendique sa victoire peut dis cuter avec celui qui la conteste ». En outre, même si l’avocat français se défend d’être venu pour mettre de l’huile sur le feu, il qualifie la situation d’« ubuesque ». Dans ces conditions, ses allégations appellent au moins deux observations.

D’abord, il se pose en médiateur comme s’il s’agissait d’une dispute politique entre deux hommes. Or, il n’en est rien, car comme a eu à le démontrer avec brio René Emmanuel Sadi, le ministre de la Communication sur les antennes de RFI hier matin, Maurice Kamto et ses co-accusés sont poursuivis pour des faits relevant du droit commun et donc, « n’ayant aucun rapport avec leur engagement politique ».

Bien plus, comment mettre sur le même pied d’égalité le président élu avec une majorité écrasante, Paul Biya, et le leader du MRC, candidat malheureux à la présidentielle du 7 octobre 2018, comme si ce dernier était devenu son « alter égo » ? Au demeurant, personne, à notre connaissance, n’a mandaté Me Eric Dupont-Moretti pour négocier quoi que ce soit.

Il devrait par conséquent ne s’en tenir qu’à son rôle de défenseur de la cause de son client qui, faut-il le rappeler, est poursuivi pour des faits qualifiés de : « insurrection, hostilité contre la patrie, rébellion, dégradation et destruction de biens publics, dégradation et destruction de biens de particuliers, attroupement, outrage au président de la République, complicité d’outrage au président de la République ».

Ces faits sont réprimés par le Code pénal en ses articles 10, 74 alinéa 2, 97, 102, 116, 152, 153, 157, 187, 231, 232, 234, 312, ainsi que le Code de justice militaire en son article 10, et l’article 8 de la loi 90/055 du 19 décembre 1990 portant régime des réunions et manifestations publiques au Cameroun.

Mais sept personnes, à savoir : Kamto Maurice, Nzongang Albert, Penda Ekoka Christian, Njamen Célestin, Fogue Tedom Alain, Abbé Abbé Gaston Philippe, Kingue Paul Eric sont en plus inculpées pour trois autres mobiles. Il s’agi...

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