Une grande mue

Le 4 octobre 2019, quelque temps après la clôture des travaux du Grand Dialogue National au Palais des Congrès à Yaoundé, le président de la République, Paul Biya, a commis un tweet pour remercier les participants et les assurer de ce que les recommandations de ce grand rendez-vous national « feront l’objet d’un examen attentif et diligent dans la perspective de leur mise en œuvre, en tenant compte de leur opportunité et de leur faisabilité, mais aussi des capacités de notre pays ». Deux mois seulement après cet engagement présidentiel, le projet de loi contenant le statut spécial des régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest est soumis à l’examen des parlementaires. Le statut spécial conféré aux régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest dans le projet de loi portant Code des collectivités territoriales décentralisées n’est donc que la matérialisation des recommandations du Grand dialogue national. Entre les partisans d’une fédération et les défendeurs d’une décentralisation poussée, les participants au GDN sont librement tombés d’accord sur un Etat unitaire très décentralisé. Ils sont même allés plus loin en proposant l’aménagement d’un statut dérogatoire aux régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest, en application des dispositions de l’article 62 alinéa 2 de la constitution.
Le texte soumis à la représentation nationale et adopté hier, apporte, contrairement à une certaine idée répandue, un changement révolutionnaire dans la manière dont les deux régions seront désormais administrées. Le nouveau régime juridique particulier dont seront dotées ces deux régions leur octroie un faisceau de compétences et de pouvoirs certains. Contrairement aux autres régions du pays, le Nord-Ouest et le Sud-Ouest se voient dotées de deux organes, l’assemblée régionale et le conseil exécutif régional. L’assemblée régionale, organe délibérant comporte deux chambres : la House of divisional representatives et la House of Chiefs. Ces deux institutions régionales qui seront animées par les fils et filles de ces deux régions vont leur permettre de participer à l’élaboration  des politiques publiques nationales relatives au sous-système éducatif anglophone et de de la justice, conformément au sous-système de la Common Law, la création et la gestion des missions régionales de développement ainsi que le statut de la chefferie traditionnelle. L’on se rappelle qu’au début de la crise actuelle, les syndicats des avocats et des enseignants d’expression anglaise avaient dans leurs revendications fait une fixation sur l&rsqu...

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