Le tournant du 9 février

Pas besoin d’un dessin. Le double scrutin prévu dans un peu plus d’un mois, pour l’élection des députés à l’Assemblée nationale, et des conseillers municipaux au Cameroun est crucial à plus d’un titre. Comme les suites du Grand dialogue national, ces élections portent en elles une bonne partie de l’incarnation du « Cameroun nouveau » que Paul Biya décrit dans son message à la Nation. Un Cameroun dessiné en 2019 et appelé à faire ses premiers pas en cette année charnière 2020. N’est-ce pas la cuvée des conseillers municipaux élus le 9 février prochain qui traduira dans les faits la volonté populaire et politique de l’accélération de la décentralisation ? Dans un paysage fondamentalement reconfiguré, les législatives et surtout les municipales attendues vont fournir aux collectivités territoriales décentralisées, les hommes et femmes d’une nouvelle ère, avec plus de pouvoirs, mais aussi plus de responsabilités vis-à-vis de leurs concitoyens. Ils seront les tenants d’une gouvernance locale désormais au cœur du développement, et plus globalement de la gestion de la cité. 
Normal donc que le président de la République souligne à grands traits toute l’importance du rendez-vous de ce début d’année. D’abord pour rappeler à bon entendeur que la participation à la vie démocratique se fait essentiellement au sein de partis politiques « dont l’activité s’exerce dans la cadre du respect de la loi ». C’est-à-dire dans le respect des règles applicables à tous. Notamment la loi fondamentale, et surtout le Code électoral qui encadre l’organisation des opérations électorales et référendaires au Cameron. Allusion à peine voilée à ces acteurs d’un genre nouveau, partisans de la chaise vide et de la défiance vis-à-vis de la loi et de l’autorité de l’Etat, mais paradoxalement convaincus de jouer les premiers rôles. Par quelle alchimie ? Eux seuls le savent. « Il sera loisible de la vérifier lors des prochaines élections municipales et législatives du 9 février 2020 », répond Paul Biya, pour qui, « une démocratie a pour seul arbitre, le peuple souverain ».
Tout se jouera donc dans les bureaux de vote et non pas sur Facebook, ni dans les colonnes de la presse ou les plateaux de télévision. On peut dès lors, comprendre les assurances du chef de l’Etat à l’endroit de tous les citoyens qui ont choisi le droit chemin : s’inscrire sur les listes électorales, faire acte de candidature et aller accomplir son devoir civique. Des dispositions ont été prises sur toute l’étendue du territoire national pour qu’ils puissent exercer leur droit de vote sans être inquiétés. Après avoir ainsi rassuré ses compatriotes, Paul Biya peut avec conviction leur rappeler les enjeux de ce double scrutin.
Ainsi, le président de la République entend bien faire comprendre à ses concitoyens que les réformes historiques entreprises par l’Etat, après avoir fait siennes les doléances du peuple, seront traduites dans les faits par ces hommes et femmes qui sortiront vainqueurs des urnes au lendemain du 9 février. Dans des communes plus autonomes, plus fortes, ils seront chargés de concrétiser l’accéléra...

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