Encadrer et normaliser

A l’heure actuelle, une véritable course contre la montre est engagée dans tous les continents pour mettre au point un médicament et un vaccin efficaces contre le nouveau coronavirus (Covid-19), déjà à l’origine de la mort de plus de 263 000 personnes à travers le monde. Nul doute que le laboratoire pharmaceutique ou le tradipraticien qui réussira l’exploit de trouver l’antidote unanimement validé par la communauté scientifique mondiale, sera bien parti pour décrocher le prestigieux prix Nobel de médecine.                                                                                           L’enjeu est de taille et la rivalité intense entre les chercheurs de la médecine moderne ou conventionnelle et les tradithérapeutes ou guérisseurs. Ces derniers ont même déjà mis au point, au Cameroun et à Madagascar, pour ne citer que ces cas, des traitements qui, selon de nombreux témoignages, font disparaître les symptômes chez les malades du Covid-19. Mais, force est de reconnaître qu’on est encore très loin du consensus et de la certification de quelque médicament ou vaccin que ce soit.                                                                                            Dans ce contexte, l’Afrique gagnerait à mieux encadrer le travail de ses tradithérapeutes et à normaliser les potions qu’ils proposent, afin non seulement d’avoir des arguments indiscutables face aux critiques, mais aussi et surtout, pour protéger la santé de ceux qui consultent ces dépositaires du savoir-faire ancestral. Car, faut-il le souligner à grands traits, le recours à la médecine traditionnelle comporte également des risques. Nul n’ignore que cette activité est envahie ici et là par des charlatans et qu’il est nécessaire d’y faire le ménage. Sinon, il y a une grande probabilité de tomber sur des quidams qui ne sont absolument pas formés et ne connaissent pas les vertus ainsi que les effets secondaires des plantes qu’ils recommandent. La mauvaise utilisation des médicaments traditionnels pouvant avoir des effets nuisibles, voire dangereux. Il est incontestable que dans la majorité des cas, les remèdes proposés par nos guérisseurs ne sont pas normalisés ni dispensés à des doses spécifiques ou des quantités strictement contrôlées. Cela ne veut pas dire que dans la pratique, des directives ne sont pas données concernant le dosage,  mais elles peuvent être vagues comme « prendre un petit ou un grand verre une, deux ou trois fois par jour ». La quantité prescrite peut aussi ne pas être adaptée à l’âge et d’autres caractères physiques ou antécédents du patient. En tout état de cause, on est d’accord qu’avec nos tradithérapeutes, la prescription conseillée reste problématique parce que moins pré...

Reactions

Commentaires

    List is empty.

Laissez un Commentaire

De la meme catégorie