Boko Haram, ce n’est pas fini

Alors qu’on la croyait en perte de vitesse, la secte terroriste Boko Haram multiplie depuis plus d’un an des assauts meurtriers dans la zone du Bassin du Lac Tchad.  Dans la région de l’Extrême-Nord au Cameroun, notamment dans les trois départements du Mayo-Tsanaga, du Mayo-Sava et du Logone et Chari, la liste des localités attaquées depuis mi-2018 ne cesse de s’allonger. Les assaillants de la nébuleuse procèdent, pour parvenir à leur sale besogne, par des incendies, des pillages, des kidnappings et des assassinats. L’attentat terroriste survenu dans la nuit de samedi à dimanche dernier à Nguetchewe dans l’arrondissement du Mayo-Moskota est la preuve suffisante que l’ennemi n’est pas fini et se montre même plus que résilient. On le constate au fil des mois, la bande à Shekau conserve visiblement toute sa capacité de nuisance. L’attaque meurtrière de Nguetchewe au bilan lourd de 19 morts, intervient à la suite d’une série d’incursions meurtrières dans plusieurs localités aussi bien au Cameroun que dans les autres pays de la ligne de front. On se rappelle que le 23 mars 2020, une offensive des djihadistes avait tué une centaine de soldats tchadiens stationnés dans la localité de Boma, autour du Lac Tchad. Dans le Nord du Nigeria, fief de la secte et au Sud du Niger, les attaques meurtrières de ces terroristes ne se comptent plus. Face à cette recrudescence de la violence orchestrée par les « illuminés de Boko Haram », on est tenté de s’interroger sur les raisons de ce retour de la spirale de violence alors que l’intensité de la riposte déployée au plus fort de la crise par les forces de défense camerounaises et par leurs alliés de la sous-région avait considérablement diminué la force de frappe de cet ennemi jusqu’au début de 2018.
Selon Vincent Foucher, chercheur français au Centre national de recherche scientifique, le groupe a profité du renfort des combattants de l’État islamique (qui ont fui le Moyen-Orient pour la zone sahélienne) pour réactiver ses cellules dormantes disséminées autour du Lac Tchad. Cet expert souligne qu’en 2016, le groupe a perdu le contrôle de toutes les villes secondaires qu’il possédait autour de l’État de Borno notamment.  A la suite de plusieurs échecs cuisants, les militants se sont scindés en deux factions : la bande fidèle à Abubakar Shekau avec environ 1 500 hommes et les combattants de l’État islamique en Afrique de l’Ouest, dirigé par Abou Abdullah Ibn Umar al-Barnawi. Les deux tendances semblent procéder à un partage des zones  de commandement: la première est présente dans la célèbre forêt de la Sambisa, à la frontière camerounaise. La seconde tient le lac Tchad, zone riche en ressources n...

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