Littérature : et toujours, le talent se livre

Boutade entre collègues amoureux du livre, alors que Djaïli Amadou Amal était encore en lice pour le Goncourt 2020 : « La voir à ce niveau est déjà une victoire. Le fait que ce soit si médiatisé pourrait amener les Camerounais à aimer la lecture ». Oui, parce qu’il faut partir du présupposé qu’ils ne l’aiment pas, ou alors pas tellement, la lecture, ces Camerounais. En attendant que cela soit prouvé ou démenti, un constat s’impose : le Cameroun a un incroyable talent pour ce qui est de la littérature. De belles plumes, qui permettent au pays de voler haut, en la matière.
Et avant la déferlante Amal, qui va finalement décrocher le Goncourt des lycéens pour son roman « Les Impatientes », il y a eu l’éclair Danielle Eyango, qui a gratifié le public en général, et le lectorat de poésie en particulier, du recueil « Le Parfum de ma mère », sorti en août 2020 aux Editions de midi. Fait remarquable, le jour de la dédicace organisée le 19 septembre à Douala, deux ruptures de stock ont été enregistrées. Les Camerounais pas lecteurs, vraiment ?
Il faut relever que cette plume n’en était pas à sa première fulgurance. C’est à Danielle Eyango qu’on doit en effet « Kotto Bass. Comme un oiseau en plein vol », sorti il y a huit ans. Une valeur sûre, donc, dont l’écrivain Daniel-Alain Nsegbe, alias Mutt-Lon de son nom d’auteur, dira qu’elle est « une plume déjà acérée ». Djaïli Amadou Amal, pour sa part, la qualifiera de « brillante ». Le meille...