Une mutation à accélérer

Les investisseurs désireux de développer des exploitations agricoles de grande taille pour approvisionner le marché et les agro-industries en matières premières trouvent-ils facilement les superficies nécessaires à mettre en valeur ? Difficile de répondre par l’affirmative, au regard des récents faits d’actualité dans ce domaine. Bien plus, l’absence d’une politique foncière clairement définie, puis, l’impressionnant volume des « litiges fonciers qui occupent pas moins de 85% du rôle des juridictions administratives et 65% de celui des juridictions judiciaires » selon les statistiques du Mindcaf, sont la preuve qu’il y a toujours problème en la demeure. C’est dire que les effets positifs attendus de la réforme foncière annoncée tardent à se matérialiser sur le terrain. Mais, quelle que soit la complexité du problème, les pouvoirs publics n’ont pas d’autre choix que de lui apporter tôt ou tard des réponses appropriées. Sinon, le Cameroun aurait de la peine à devenir un pays à revenu intermédiaire de tranche supérieure tant qu’il n’a pas modernisé son régime foncier, notamment rural, afin d’impulser son secteur agricole pour en faire un levier déterminant de la sécurité alimentaire et de la croissance économique. Les restrictions à l’accès à la terre concernant en particulier les jeunes et les femmes donnent plus de résonnance à cette problématique prégnante.                                                                                            
A titre de rappel, le 17 janvier 2011, lors du Comice agropastoral d’Ebolowa, le chef de l’Etat, Paul Biya, avait relevé pour le déplorer, la sous-exploitation de la capacité de production de notre agriculture. Une situation qui ne permet pas à cette branche d’activité de contribuer au relèvement du niveau de vie des populations et au rééquilibrage de notre commerce extérieur marqué par des importations significatives de produits agricoles pourtant cultivables sur place. Fort de ce diagnostic, le président de la République avait identifié l’accès à la terre comme l’une des contraintes majeures à lever. Raison pour laquelle, parmi les mesures urgentes à mettre en œuvre dans le cadre de la Grande politique agricole, figure la directive concernant la préparation d’une réforme foncière visant à répondre aux exigences de l’agriculture de seconde génération dans toutes ses composantes. Dans la foulée, le département ministériel compétent en la matière devait prendre des dispositions pour traduire dans les faits la parole présidentielle « dans les meilleurs délais ».           &nbs...

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