Les pollueurs doivent payer

On ne le soulignera jamais assez : les pays développés sont historiquement les principaux émetteurs de gaz à effet de serre que la Terre ne peut plus naturellement absorber aujourd’hui. Ces pays sont à l’origine du réchauffement climatique que nous déplorons parce que leur industrialisation, pendant plusieurs siècles, a été gourmande en énergies fossiles (pétrole, gaz, charbon). La combustion excessive de ces énergies polluantes a ainsi entraîné la concentration de gaz à effet de serre dans l'atmosphère et, par conséquent, l’accentuation du réchauffement de notre planète. L’effet de serre étant le principal moteur de la hausse des températures.  Pour mettre un terme à cette dangereuse spirale, la communauté internationale s’est accordée, dès 2009, à limiter à 2°C d’ici 2100 par rapport à l'ère pré-industrielle, la hausse de la température mondiale. En réalité, la « rambarde de sécurité » est plutôt le seuil d’1,5°C, étant donné que 2°C est la limite maximale à ne pas franchir. Sinon, nous allons davantage subir les effets dévastateurs du réchauffement climatique : disparitions de plusieurs îles et écosystèmes, 250 millions de réfugiés climatiques à prendre en charge, grosse chaleur, pluies diluviennes, crues, tempêtes et cyclones qui pourraient devenir plus fréquents et plus violents, selon le Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (Giec). En 2015, lors de la Cop 21 en France, l’objectif de 2009 a été réaffirmé par l’Accord de Paris et les pays riches se sont également engagés à mobiliser conjointement 100 milliards de dollars US par an d’ici 2020 et jusqu’en 2025, pour aider les pays pauvres qui sont les plus exposés au réchauffement à prendre des mesures d’atténuation et d’adaptation nécessaires.                                                                                                                                                                        

Au moment où se tient la Cop26 à Glasgow (31 octobre-12 novembre 2021), le bilan de la mise en œuvre des engagements financiers et de réduction des émissions montre que les comptes ne sont pas bons. En effet, l'aide n'atteignait que 79,6 milliards de dollars en 2019, selon les derniers chiffres publiés par l'OCDE. Pis encore, « la pilule passe mal chez les plus menacés. D'autant qu'ils sont pour la plupart des contributeurs insignifiants au réchauffement climatique. Et que la majeure partie des fonds qui leur sont alloués va à des mesures de réduction des émissions. Résultat, ils ont l'impression de payer deux fois, au portefeuille et en nature », analyse un expert. D’autre part, l’Organisation météorologique mondiale révèle que les sept dernières années sont en passe de devenir les plus chaudes jamais enregistrées. Preuve que la tendance à la hausse n’est pas inversée. Si rien n’est fait, prévient le Giec, la température sur la terre aura augmenté de 2,7°C d’ici la fin du siècle, loin de 1,5°C visé.                                                                                                                                                               On comprend donc pourquoi, dans une déclaration forte délivrée avant-hier à Glasgow, le ministre camerounais des Relations extérieures, Lejeune Mbella Mbella, représentant du président de la République, a demandé aux pays développés de respecter leurs engagements tout en envisageant de les revoir à la hausse compt...

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