Réseaux sociaux : double tranchant

L’on ne saurait remettre en cause le rôle de l’internet et des réseaux sociaux qui sont venus faciliter la planétarisation des échanges. Mais si l’avènement des TIC et de l’internet ont permis de briser les barrières et renforcer les interactions sociales entre diverses communautés, leurs externalités négatives nous ont installé dans la dictature des réseaux sociaux où il est difficile de séparer l’utile du futile. Greffés aux médias classiques, les réseaux sociaux sont devenus le nouveau terrain des mobilisations et les canaux des discours de la haine et de la division. Au regard de la fulgurance du phénomène du cannibalisme médiatique, de la multiplication de comportements antipatriotiques, de la prolifération de discours haineux, de la publication de vidéogrammes violents, obscènes et déshonorants, le président de la République a encore sonné l’alerte le 31 décembre 2021 lors de son adresse à la nation. Paul Biya s’indigne de la persistance dans les médias et les réseaux sociaux des « fakes news » et « qui a contribué à entretenir des contrevérités, éloignant ainsi nombre de nos concitoyens de la bonne information sur des sujets d’importance capitale ». L’indignation présidentielle se nourrit d’une actualité marquée ces derniers temps par une propagation vertigineuse de contre-vérités aussi manifestes que choquantes et qui ont tristement animé la scène médiatique et cybernétique au Cameroun. Des réseaux de partouzes impliquant des adolescents se forment à travers les groupes WhatsApp, Facebook et Telegram à l’insu des parents. Les célébrations d’anniversaire, les surprises-parties et autres foras…sont devenus de hauts lieux de prostitution, de proxénétisme ou de l’exploitation sexuelle des adolescents. En dehors de ces obscénités, triste est de constater qu’aujourd’hui, l’appropriation des réseaux sociaux par de nombreux acteurs sortis de nulle part, mus allègrement en journalistes improvisés, transforme ces espaces de communication privilégiés en de véritables foires d’empoigne, où seuls la déformation des faits, les mutations de vices en de fausses valeurs, les discours de haine, les attaques personnelles, les allégations mensongères et les affirmations sans fondements, ont droit de cité.  
Paul Biya en appelle « à la responsabilité individuelle et exhorte chacun… à promouvoir la culture de la paix ». Le gouvernement est d’ailleurs invité à « intensifier la sensibilisation de toutes les couches sociales à un usage citoyen des réseaux sociaux ». 
L’alerte contre le mauvais usage des réseaux sociaux est devenue une récurrence dans les discours du chef de l’Etat depuis quelques années. Lors de son message à la jeunesse le 10 février 2021, Paul Biya avait déjà déploré l’utilisation dévoyée des réseaux sociaux et de l’internet. Après avoir cité en exemples les jeunes soldats et les membres des comités de vigilance qui œuvrent, au péril de leurs vies, à la lutte contre le terrorisme dans la région de l’Extrême-Nord, il a présenté les jeunes qui sont des références dans leurs domaines, notamment le jeune physicien ...

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