Jusqu’au bout du harcèlement

Dans la série « Menaces sur la CAN », les épisodes s’enchaînent, toujours plus palpitants, toujours plus alarmistes. Toujours plus ridicules. A quatre jours du coup d’envoi de la 33e Coupe d’Afrique des Nations en terre camerounaise, les réseaux sociaux et la planète médiatique sont investis par une avalanche de signaux négatifs, distillés à doses régulières par une bouche invisible, mais clairement décidée à entamer la sérénité du Cameroun, qui n’attend que ce dimanche pour entendre le coup de sifflet inaugural de l’arbitre. Une bouche visiblement déterminée à semer la panique et le doute, comme on le voit dans cette semaine menant à l’évènement tant attendu. Et comme souvent, des ONG, des groupes médiatiques influents sont mis à contribution, pour relayer le message de ces oiseaux de mauvais augure.
Le dernier épisode a donc été diffusé hier. Il fait état, lui aussi, d’une « sérieuse menace ». Sécuritaire cette fois. Le Cameroun – et par ricochet, la CAN - serait donc en danger, à cause des djihadistes et des séparatistes. Quel scoop, là, juste à jour J-4 ! Cette « nouvelle » glissée hier par la très réputée « CNN » et surtout la très fidèle « France 24 », nous apprend, six ans après, qu’un mouvement séparatiste, cause l’insécurité dans l’un des sites de la CAN. Limbé pour ne pas le nommer ; que le contexte sécuritaire est particulièrement « tendu à la veille de la CAN ». Mais on n’en est pas à une « alerte » près. La veille, mardi, c’est la « découverte de variants camerounais » du Covid-19 qui faisait la Une. Et la mise au point du ministre de la Santé publique est tombée à pic, pour recadrer les choses : à l’heure où l’on parle, aucune preuve scientifique, aucun lien n’a été prouvé ou validé pour étayer cette conclusion hâtive. 
On vous parlait d’une série à rebondissement. Celle-ci mérite bien de nourrir la trame d’une fiction hollywoodienne. Où le scénariste fait feu de tout bois pour parvenir à sa fin : la mort du héros Cameroun, accablé de toute part, submergé par les problèmes. On a donc eu droit, pendant les fêtes de fin d’années, à une prédiction bizarre : le fameux « risque de soulèvement social ». Motif : rareté et cherté des produits de grande consommation. La semaine d’avant, c’était le risque de report ou même d’annulation de la CAN, sous la pression de la Fédération internationale de Football Association (FIFA) et de l’Association des clubs européens. Cette dernière menaçait de ne pas libérer les joueurs africains. Motif : crise sanitaire. Alors même que le Covid-19 connaît des pics de contamination en Angleterre, en Allemagne ou en France, entraînant une effrayante succession de reports de matches. Pendant que le continent africain continue d’afficher son insolente maîtrise de la pandémie, son impertinente résilience. 
C’est clair, il n’y aura pas de répit dans cette guerre de la communication déclarée pour rassembler les ingrédients d’un fiasco souhaité. Mais c’est mal connaître les Camerounais, qui en ont vu d’autres, en matière d’hostilité. Pour une Nation souvent obligée de se battre deux fois plus que les autres pour garder la tête hors de l’eau, cette campagne grossière est plutôt une belle source de motivation. Les réactions d’internautes d...

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