Nord : plus de 5000 Nigérians mobilisés

En cette matinée de fraîcheur, le couloir du lieu-dit « Ribadou », au quartier Kollere à Garoua, grouille déjà de monde. Beaucoup de personnes y viennent pour se ravitailler en pièces détachées d’automobiles et de motocyclettes. Ici, on retrouve plusieurs boutiques tenues par les ressortissants nigérians qui se sont spécialisés dans la vente de ces objets neufs ou de seconde main. Les prix sont discutables, et l’on peut vous fournir tout objet pouvant remplacer la pièce détériorée de votre véhicule. Chez Michael, l’un des commerçants les plus en vue ici, beaucoup de Camerounais y travaillent, surtout les jeunes. L’homme gère un grand magasin d’articles de seconde main. Tout à côté, un autre Nigérian a ouvert une boutique de vente de pièces de rechange pour motocyclettes. Mais ces dernières ne sont pas seulement de seconde-main, puisqu’il y en a qui viennent neuves depuis le Nigéria et l’Inde. Les propriétaires de véhicules et de motocyclettes se succèdent à cet endroit pour se ravitailler. Une aubaine pour cette communauté qui a fait de ce business son gagne-pain. 
Il est en effet difficile de reconnaître de visu un « Yamri », (terme utilisé pour désigner le Nigérian vivant à Garoua), de tout autre habitant de la ville. Certains parlent leurs dialectes, d’autres s’expriment en haoussa, une langue également parlée au Nigeria. Mais à Garoua, il n’existe nulle part un quartier proprement attribué aux ressortissants de ce pays. A côté de ceux qui se sont spécialisés dans la vente d’objets de seconde main, d’autres ont fait de la récupération des objets détériorés leur principale source de revenus. Ils récupèrent non seulement les articles abandonnés mais aussi ceux déjà utilisés tels que les bouteilles vides, les fers abandonnés, les batteries usées de véhicules, entre autres. Mais leur travail ne se limite plus seulement au commerce. Certains d’entre eux se sont lancés dans l’agriculture et même l’é...