« Tout ce qui reste à faire, c'est encadrer les producteurs »

Emmanuel Nzenowo, expert en indication géographique.

Comment vous avez accueilli la reconnaissance du poivre de Penja sur le marché européen ?
Le poivre de Penja est enregistré à l’Organisation africaine de la propriété intellectuelle depuis 2013. Cette reconnaissance est une très bonne nouvelle ? aussi bien pour les producteurs que pour l'Etat. C'est une fierté nationale de savoir que le deuxième produit africain   à être enregistré sur le marché européen vient du Cameroun. Cela induit beaucoup de choses. Il y aura une demande plus importante. Par contre, il faut dire que l’indication géographique protégée nécessite le respect d'un cahier de charges bien strict. Les producteurs devront donc améliorer leur façon de travailler pour que le produit ait la même réputation que les produits semblables enregistrés comme IGP pour être compétitifs sur le marché européen. 
Doit-on s’attendre à une augmentation des prix ?
Nous qui nous attardons sur la qualité on a du mal à parler des prix. Ces produits sont dits d'origine, donc forcément ce n'est pas la quantité qui compte parce qu'il y a toute une démarche derrière et celle-ci est pénible pour les producteurs. Le processus de transformation post-récolte n’est pas évident et nécessite beaucoup d'investissement pour les producteurs. Nécessairement ce processus a un coût et impacte un peu le prix sur le marché. Quand nous avons commencé le processus entre 2008 et 2010 à Penja, le kg de poivre était entre 2500 et 3000 F; en 2013 on était entre 9000 et 10000 F et quelques années après jusqu'à 13.000 F. Aujourd'hui, vous pouvez l'avoir même à près de 20.000 F sur place. 
Quels sont les défis qu’impose cette reconnaissance ? 
Les défis inhérents à cette nouvelle reconnaissance sont nombreux. Il y a surtout l'investissement. A ce moment, nous pouvons solliciter l'appui de l’Etat et d’autres projets qui s’impliquent déjà d’ailleurs. Les producteurs ont besoin d'être encadrés pour respecter le cahier de charges. L’autre chose c'est  la stratégie à plusieurs niveaux. Au niveau cultural, il faut que les gens améliorent leurs pratiques. Il faut dire que les producteurs sont de plus en plus conscients. Quand vous voyez le poivre qui vient de Penja, il n y a plus beaucoup de défauts (saleté, mauvaise o...

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