Une bien intrigante fable politique

Dans son roman « Un reptile par habitant » soutenu par une écriture concise et calme, Théo Ananissoh, écrivain togolais, cogite sur la violence comme moyen politique ou moral.

« La sueur commençait à perler sur son front. - Mais pourquoi ? s'exclama-t-il de nouveau. Je ne suis en rien concerné par cette affaire ! Je ne sais vraiment pas pourquoi elle s'obstine à m'y impliquer ! Je ne connais pas cet homme. Je ne l'ai même pas tout de suite reconnu ! »
Narcisse aime beaucoup les femmes. Trop, peut-être… et cela lui vaut d’être embarqué dans une angoissante aventure. 
Narcisse se retrouve mêlé bien malgré lui au meurtre d'un militaire très haut placé qui était l'amant d'une de ses propres conquêtes. Or, Narcisse n'est pas un héros. Bien nommé, il ne s'intéresse qu'à lui-même et surtout pas à la politique. C'est un personnage placide, un peu mou qui ne trouve de l'énergie que pour prendre du bon temps, passant des femmes de sa ville aux lycéennes de l'établissement où il enseigne. Il préférerait oublier cette histoire qui le dépasse et poursuivre avec ses petites habitudes. Mais la situation politique du pays s'emballe. Ils sont nombreux à vouloir profiter de la « disparition » du colonel. C'est une occasion à ne pas manquer pour avancer ses pions et voilà l'heure des manipulations et des micmacs à tout va.
« Un reptile par habitant » est le conte d'un coup d'Etat presque ordinaire, presque prévisible. Du moins, si l'on regarde un peu plus loin que son nombril, contrairement à ce que fait habituellement Narcisse. Professeur, il ne se pose finalement guère de question sur ce qui s'est réellement passé ce jour-là. Il en pose beaucoup après, dans un pays où les informations parviennent au compte-gouttes, quand elles ne sont tout simplement pas détournées, arrangées, faussées. Il en pose peut-être un peu trop. 
C...

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