Musique : Lab’l dit sa gratitude

Elle nous revient comme elle nous avait laissés : toujours aussi spirituelle et le regard tourné vers les cieux. Pour Lab’l, son come-back est plus qu’un simple retour d’artiste tenue trop longtemps à l’écart du micro. C’est une renaissance. Cinq ans c’est long, mais en même temps c’était nécessaire pour rebondir forte, émancipée face à la vie et à sa dureté. Car elle sait se montrer cruelle et pleine d’épreuves cette vie-là, même pour le plus pieux des chrétiens. C’est dans ces moments que Lab’l s’accroche, que dire, s’agrippe à Son Dieu. « Il ne me lâche pas », dit-elle, convaincue. Comment pourrait-elle faire autrement que de se montrer reconnaissante après de telles preuves d’attachement et de considération ? « Les mots me manquent pour exprimer la gratitude de mon cœur », lance un extrait de sa toute nouvelle chanson intitulée justement « Ma gratitude ». Il y a un mois, Lab’l a mis le clip de cette dernière sortie en ligne, revenant à son public avec assurance. « C’était le bon moment pour le retour », est-elle persuadée. 
Remercier l’abondance des bienfaits au quotidien, Lab’l le fait dans un vidéo clip coloré, où une femme « plus épanouie que jamais » se déhanche au son d’un gospel doux, mais enivrant. Une certaine maturité transparaît dans sa musicalité. « Il y a eu beaucoup de travail », et cela se ressent dans les sonorités de ce registre devenu son empreinte artistique. Difficile à croire que Lab’l a commencé la musique dans un groupe de rap intégré au lycée à l’âge de 14 ans. La chorale devient son exutoire, et celui de sa voix, marchant ainsi sur les traces de sa feue grand-mère, une choriste dévouée. Elle est omniprésente dans la plupart des compositions musicales de l’artiste, qui lui rend hommage à chaque note. 
Féministe engagée comme elle aime se présenter, Lab’l œuvre pour la paix, l’éclosion sociale des femmes et de toutes les couches vulnérables. « My Way » sorti en 2014, le premier album de cette ancienne pensionnaire de la téléréalité Star 2 Demain, est un succès, et des tubes comme « Ma ve wa ngan » ou « Ma ding wa » ont gravé le nom de Lab’l dans le cœur des mélomanes. En 2016, son maxi-single de deux titres « Duma » et « Dzuma » renforce l’intérêt des fans pour son œuvre. Les sollicitations s’enchaînent, et la finaliste du Prix Découverte RFI en 2017 va être invitée à vanter la culture Ekang fang-béti aux côtés des plus grandes voix du bikutsi et d’autres rythmes des hommes de la forêt, au cours d’un concert géant à l’Olympia de Paris. « Ma gratitude » dévoilée en audio depuis janvier 2022 scelle le retour d’une des chanteuses gospel les plus célèbres du pays.

Vous revenez cinq ans après avec un nouvel opus, « Ma gratitude ». Une question brûle les lèvres de vos fans : où était passée Lab’l ?
Je reconnais que cinq ans c’est assez long comme période de retrait pour un artiste. En même temps, je dois avouer que ces cinq dernières années comptent parmi les meilleures années de ma vie. Elles m’ont aidée à prendre du recul et à grandir sur plusieurs plans. Je pense que cela était plus que nécessaire pour rebondir à nouveau. J’étais tout simplement en retrait à l’étranger, en apprentissage permanent, en train de penser, de planifier et de préparer mon avenir. Cette nouvelle chanson, « Ma gratitude », a une double facette. C’est à la fois un résumé de toutes ces péripéties traversées depuis ma dernière sortie, mon album « My Way », oui, parce qu’au quotidien, je témoigne de la main puissante de l’Eternel dans ma vie. D’un autre côté, parce que Dieu est la vie, je me dois de le célébrer chaque jour, que je le veuille ou non. D’où « Ma gratitude » envers lui, évi...