« L’incubation spécialisée permettra de stimuler le développement de projets»

Achille Bassilekin III, ministre des Petites et moyennes entreprises, de l’Economie sociale et de l’Artisanat.

Au moment où vous clôturez la deuxième édition du Congrès national sur l’Incubation, comment se porte cette activité dans notre pays ?
Avant d’analyser la photographie de ce secteur, il est judicieux de comprendre au préalable ce qu’est le concept d’incubation. Au sens du Décret N°2020/0301/PM du 22 janvier 2021 fixant les modalités d’accomplissement des missions des structures d’incubation des PME, l’incubation est « une stratégie particulière d’appui à la création des Petites et moyennes entreprises qui vise la diffusion de la culture d’entreprise et l’accompagnement des entrepreneurs débutant dans toutes les opérations nécessaires pour la consolidation de leurs capacités, de leurs idées de projets et de leurs initiatives » . Les promoteurs qui se livrent à cette activité mettent sur pied des incubateurs d’entreprises. Les incubateurs d’entreprises sont des structures qui détectent, accueillent, accompagnent et assistent les porteurs de projets avant la création ou dans les premiers mois de démarrage de leurs entreprises, en leur fournissant des prestations en terme de formation, de services administratifs, de soutien technique et logistique et d’appuis multiformes favorisant les mises en relation, les parrainages et les activités d’immersion. On constate que de nombreuses structures naissent pour se consacrer à cette activité à travers le territoire et on en dénombre près de 150 à ce jour. Leur création est parfois le fait d'opérateurs privés et très souvent d’institutions publiques, para-publiques ou alors d’établissements d’enseignement supérieur publics (Universités d’Etat, Grandes écoles) ou  privés qui accompagnent ainsi les étudiants porteurs de projets innovants ou d’idées d’entreprises à les transformer en start-up ou en futures entreprises en leur fournissant l’accompagnement nécessaire. Donc, on note un réel engouement dans cette activité de soutien aux entrepreneurs débutants. A ce jour, nous notons que des structures d’incubation généralistes et des structures d’incubation spécialisées se côtoient et prennent la forme de couveuses d’entreprises, pépinière d’entreprises, accélérateurs d’entreprises, etc. Il s’agit donc d’une activité en plein essor, encadrée par les pouvoirs publics et qui présente de bonnes perspectives pour le développement de l’entrepreneuriat et la révolution entrepreneuriale au cœur de la vision d’Emergence de notre pays conformément à la vision du chef de l’Etat.

En deux éditions, comment évaluez-vous l’impact de cet évènement sur l’activité d’incubation ?
En décidant de l’organisation biennale du CONIEC, qui est une plateforme d’échanges et de partage de bonnes pratiques sur l’activité d’incubation au Cameroun, le gouvernement à travers le ministère des Petites et moyennes entreprises, de l’Economie sociale et de l’Artisanat, s’est donné pour objectif de nourrir des réflexions croisées avec tous les acteurs de l’écosystème d’incubation, à l’effet de bâtir ensemble un modèle d’incubation de référence au Cameroun. L’objectif étant de mettre en place, à la lumière des recommandations qui y sont formulées, des mesures de soutien et d’accompagnement plus efficaces de création d’entreprises innovantes, performantes, compétitives et résilientes, qui prennent en compte toutes les composantes structurelles de notre économie. Ainsi la 1ère édition tenue du 9 au 11 décembre 2020 à Yaoundé a permis de dégager un consensus autour des standards d’incubation applicables aussi bien aux incubateurs publics que privés. A ce jour, tous les promoteurs de structures d’incubation ont compris la nécessité de se doter de dispositifs techniques, managériaux et financiers leur permettant de mieux soutenir les porteurs de projets d’entreprises. 

En ouvrant le congrès, vous avez parlé d’une incubation spécialisée pour être en droite ligne des objectifs de la SND30. A quoi cela renvoie-t-il exactement ?
Il n’est pas superflu de rappeler que la Stratégie nationale de développement pour la période 2020-2030 (SND30) a défini entre autres orientations fondamentales, un mix entre import/substitution et promotion des exportations, en s’appuyant sur les avantages comparatifs de l’économie nationale. Dans un tel contexte, il devient urgent de canaliser l’action des structures d’incubation pour sortir des schémas habituels d’accompagnement de tous types de projets  d’entreprises, quel que soit le secteur d’activités, et se focaliser progressivement sur des secteurs d’activités spécifiques visés par la SND30 comme revêtant un grand potentiel de croissance pour notre économie, notamment l’agro-alimentaire et l’agro-industrie, la transformation du bois, les activités de confection et d’habillement , la transformation du cuir , la filière cosmétique, etc. afin de voir émerger une masse critique d’entreprises dans ces secteurs, et de substituer une production locale de qualité à l’importation des produits similaires qui impactent négativement notre balance des paiements et creusent le déficit de notre balance commerciale. En outre, l’incubation spécialisée permettra de stimuler le développement de projets à travers des incubateurs outillés pour soutenir les projets innovants dans les secteurs à fort potentiel de développement technologique et dans des secteurs tels que le numérique, les énergies renouvelables, la production des services de qualité pour mieux préparer not...

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