Paul Biya : l’avant-gardiste

Même si on peut avoir le sentiment qu’il est plus absorbé par la gestion de l’Etat, le président national du RDPC a toujours su œuvrer à faire de cette formation politique un véritable outil démocratique, susceptible de l’accompagner dans la conduite des

Le débat avait eu cours à un moment sur la scène politique nationale. Celui sur la position du président de la République vis-à-vis de son parti politique, le Rassemblement démocratique du peuple camerounais (RDPC). Devait-il pouvoir assumer ses hautes charges à la tête de l’Etat en continuant de manager une formation politique ? Un débat qui s’était finalement éteint comme il avait commencé. Paul Biya est le président national du RDPC. Une formation politique qui domine la scène depuis sa création le 24 mars 1985 à Bamenda. Si l’on en juge par les différents résultats engrangés lors des différentes consultations électorales auxquelles il a pris part depuis lors. Mais peut-on pour autant dire que la vie de ce parti politique a toujours été un long fleuve tranquille sous le magistère de Paul Biya ? Certainement pas. Comme tous les partis politiques, le RDPC a connu des hauts et des bas. Il a parfois subi des secousses, mais jamais il n’a plié l’échine. L’on se rappelle encore des batailles feutrées entre modernistes et conservateurs au sein même de cette formation politique. Paul Biya avait assisté à ce « combat » sans trancher. Sans doute parce qu’il savait que chacune de ces visions a de la matière à apporter à la marche de cette formation. « Je le dis et je le répète, le RDPC doit être un parti de militants et non un parti d’état-major. Bien sûr, la libre discussion ne doit pas conduire à l’anarchie ni aux luttes de factions... », déclarait-il au 3e Congrès extraordinaire de son parti en juillet 2006, comme pour siffler la fin de la récréation entre ces « élites » qui tentaient de prendre en otage le parti et des militants de base qui se reconnaissaient de moins en moins dans une formation politique qui perdait peu à peu son esprit populaire. Pour lui, cette formation politique se veut plus un lieu de débat et de réflexion que toute autre chose. La solution à ce problème sera trouvée à travers la création de structures permanentes au niveau régional et départemental. Celles-ci jouent simplement un rôle de coordination, en laissant une plus grande marge de manœuvre aux responsables élus à la base.
Mais pour beaucoup, le RDPC a beaucoup servi jusqu’ici comme un laboratoire à son président national. Il faut pour cela relever que la plupart des réformes entreprises sur le plan démocratique au niveau de l’Etat, ont connu un début d’implémentation au sein du RDPC. Cette bataille que mène actuellement le président de la République pour une meilleure prise en compte de la représentativité des femmes et des jeunes au sein des structures de gestion de la chose publique, s’applique mieux au sein du Rdpc. S’agissant spécifiquement des femmes, le dépassement du quota de 30% au niveau de l’Assemblée nationale est aujourd’hui une réalité en raison des réformes imposées par Paul Biya. La publication hier des résultats des sénatoriales du 12 mars 2023, avec la large victoire du RDPC, devrait également faire passer les femmes à plus de 30% des effectifs de cette Chambre. Elles sont environ 25 sur les 70 élus.
Le renouvellement du personnel politique est également actuellement en expérimentation. Les dernières opérations de renouvellement des organes de base et les investitures pour les sénatoriales, en sont une parfaite illustration.
Toutefois, Paul Biya a-t-il toujours &...

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