Développement du commerce en Afrique centrale : les contraintes à lever

Les Assemblées annuelles de la Banque africaine d’Import-export (Afreximbank) organisées à Accra, au Ghana, du 18 au 21 juin dernier, ont permis de remettre sur la table les contraintes qui continuent d’entraver la pratique du commerce sur le continent. Outre la question du visa, se pose aussi la nécessité de lier les infrastructures aux opportunités économiques, notamment en Afrique centrale, expliquent les experts. Ceci pourrait permettre à la sous-région d’accroître sa contribution à l’évolution du commerce. Une tendance confirmée par le rapport 2023 sur le commerce en Afrique produit par Afreximbank et qui démontre, entre autres, que la valeur du commerce intra-africain a atteint 193,17 milliards de dollars (environ 117 milliards de F), soit une croissance de 18,6 % en 2022. CT a saisi l’opportunité de ces rencontres pour évoquer avec Antonio Pedro, secrétaire exécutif par intérim de la Commission économique des Nations unies pour l’Afrique, les solutions à mettre en place pour résoudre les obstacles au commerce qui persistent dans la sous-région.
 

Tout au long des Assemblées annuelles d’afreximbank, l’on a parlé de la nécessité de faire plus de commerce. Comment capitaliser cela quand on sait que la question avait été évoquée lors du consensus de Douala ?
Je voudrais dire que le consensus de Douala que nous avons adopté en septembre 2017 est toujours valable. Le consensus était formulé comme une réponse à une problématique structurelle des économies de l’Afrique centrale, caractérisées par une dépendance aux exportations des matières premières et, lorsqu’il y a une baisse ou une chute des cours de ces matières premières, cela conduit à une instabilité macroéconomique. C’est pour cette raison que le consensus de Douala prévoit la diversification économique tirée par l’industrialisation et le commerce. Ceci est d’autant plus important parce que le commerce, dans la perspective de la Zone de libre-échange continentale africaine, va donner des fondamentaux plus solides pour les investissements et l’industrialisation. L’autre aspect évoqué par le consensus de Douala, c’est le Made In Central Africa. Au niveau du Cameroun, on parle du patriotisme économique. Ceci se traduit par la consommation des produits locaux. 

Comment Afreximbank accompagne-t-elle concrètement l’Afrique centrale ? 
Nous célébrons en ce moment le 30e anniversaire de la Banque qui joue un rôle très important pour l’industrialisation de l’Afrique. Elle a joué un rôle majeur dans la mise en place de la zone économique exclusive d’Akok à Libreville au Gabon, où l’on parle maintenant de la troisième transformation du bois. Au Cameroun, nous avons convenu avec le ministre des Mines, de l’Industrie et du Développement technologique qu’il fallait redimensionner le Plan directeur d’industrialisation, pour nous concentrer dans des filières très importantes. Notamment celle du bois, identifiée comme l’une des priorités à cause de la législation en vigueur dans la Cemac qui interdit l’exportation de bois en grumes. A travers ce processus, avec l’Africa Finance Corporation, nous travaillons étroitement avec les autorités, pour le développement d’une zone économique exclusive du secteur bois, afin d’accroître la transformation et partant, la valeur ajoutée de ce secteur. Au Tchad, nous avons identifié le secteur du bétail comme un maillon clé pour la diversification. Nous avons proposé qu’avec l’important volume d’exportation du bétail (100 millions de têtes), le pays pourrait devenir le Botswana de l’Afrique centrale, parce que ce pays exporte la viande pour le marché de l’Union européenne. Nous sommes heureux de savoir qu’Afreximbank travaille avec le Tchad pour la création d’une filière viande destinée à l’exportation. 

Malgré tout ce potentiel, la sous-région peine véritablement à accélérer le commerce dans sa zone. Quel est le problè...

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