Extrême-Nord : le temps de la reconstruction

Le coordonnateur du Programme spécial de reconstruction et de développement de l’Extrême-Nord (PSRDREN), Alhadji Magra Massaou vient de boucler une tournée entreprise sur le terrain en vue de recueillir les préoccupations des populations et des autres acteurs dans le cadre du travail qui va désormais être le sien. Dans une interview accordée à CT à l’issue de ce périple, il relève l’urgence de l’accélération de la mise à disposition de certaines infrastructures, à l’instar de la route Mora-Dabanga-Kousséri annoncée par le président de la République dans son message à la Nation le 31 décembre 2022 et d’autres infrastructures comme la digue route qui part de Gobo à Kousséri et qui devrait permettre au Cameroun de résorber le déficit de production de certains aliments à l’instar du riz. La reconstruction de l’Extrême-Nord est plus que jamais en marche et Alhadji Magra Massaou salue la mobilisation des pouvoirs publics autour de ce Programme qui doit coûter la bagatelle de 1 800 milliards de F.

Vous venez d’effectuer une tournée dans les chefs-lieux des départements de l’Extrême-Nord. Quel était l’objectif de ce déploiement ?
L’objectif principal était d’abord de présenter aux populations, le Programme spécial de reconstruction et de développement de l’Extrême-Nord (PSRDREN), mis sur pied par le président de la République. La deuxième chose était de prendre contact avec tous les acteurs intervenant dans ce programme. Il faut que les populations puissent s’approprier le Programme pour faciliter sa mise en œuvre. 

Quelles sont les principales préoccupations recueillies sur le terrain et qu’attendez-vous des différentes parties prenantes?
Ces préoccupations tournent autour de l’espoir que suscite la mise en œuvre de ce programme. Cet espoir est né du fait que les populations peuvent s’attendre à ce que les difficultés auxquelles elles font face, liées surtout au déficit en infrastructures soient résolues. Non seulement au niveau des infrastructures, mais aussi au niveau de la vie quotidienne en termes d’augmentation des capacités de production, l’augmentation des capacités de création d’emplois au niveau des jeunes et des femmes, et surtout les problèmes liés aux intempéries et aux changements climatiques qui altèrent beaucoup plus la production agricole. Les dégâts causés par les inondations peuvent être résolus et on peut transformer cette abondance d’eau qui provoque ces inondations en opportunités. Pour les populations affectées par Boko Haram, c’est leur retour au bercail qui préoccupe. Il y a beaucoup de déplacés et il faut prendre des dispositions pour qu’ils retrouvent leurs terroirs. Ce qu’on attend de tous ces acteurs c’est qu’on ait à l’esprit que le développement de la région l’Extrême-Nord est une affaire de tout le monde. Il y a tellement de choses à faire que si chacun fait bien sa part de travail, si chacun met du sien avant les intérêts personnels, s’il faut regarder d’abord les intérêts des populations de la région de l’Extrême-Nord qui ont souffert et qui continuent de souffrir, je pense qu’on peut arriver à quelque chose de très important dans cette région. Rien n’est impossible, on pourra arriver à relever le niveau de vie de ces populations.

Par quel bout allez-vous commencer pour répondre à ces préoccupations ?
Le plan présidentiel a déjà démarré. C’est ce qu’il faut d’abord retenir. Le gouvernement n’a pas attendu la création du Programme pour mener ces activités. Le Programme a été créé pour implémenter et continuer à coordonner les activités qui ont déjà été lancées par le gouvernement. Je peux citer quelques projets tels que le pont sur le Logone entre Yagoua et Bongor ;  c’est un ouvrage très important. Il y a le Projet de développement de l’élevage (Prodel) qui a eu à beaucoup travailler pour le développement de l’élevage ; il y a l’ACEFA, qui est en train de se déployer sur le terrain ; le PROLAC qui est dans le Logone-et-Chari. Tous ces programmes sont dans le plan présidentiel. Les projets pour lesquels nous allons accélérer la mise en œuvre sont de deux ordres. Le chef de l’Etat, dans son annonce à la Nation le 31 décembre 2022 a donné le cap. Parlant du projet de la route Mora-Dabanga Kousseri, le Minepat a mené les négociations jusqu’à ce que le financement soit validé par la Banque mondiale et accepté par son conseil d’administration. Ceci est l’une des priorités pour laquelle il va falloir accélérer la mise en œuvre....

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