Musiques obscènes à l’école: il était temps !

Ces dernières années, comme par effet de mode, les chansons ou musiques obscènes occupent le haut du hit-parade dans les établissements scolaires. A l’occasion des cérémonies clôturant le trimestre ou l’année scolaire, jeunes filles et garçons sont invité

 

Les plus appréciés sont ceux ou celles qui exécutent les meilleurs gestes suggestifs qui riment avec le contenu de la chanson et le public, constitué des parents, élèves et enseignants s’en délecte. Ces dérives qui se normalisaient déjà à l’école au grand dam des enfants ont poussé récemment le ministre de l’Education de base à siffler la fin de la récréation. Dans une note-circulaire du 28 novembre 2023 adressée aux délégués régionaux, le professeur Laurent Serge Etoundi Ngoa s’indigne de « la recrudescence de la diffusion des musiques obscènes dans nos établissements scolaires, lors des cérémonies de réjouissance (arbre de Noël, activités culturelles) … » Il fait le triste constat que ces musiques « véhiculent des messages contraires aux valeurs que promeut l'éducation au Cameroun et contribuent à ternir l'image de l'école camerounaise et par ricochet de notre pays ». « Afin de mettre fin à cette pratique malsaine, je vous prescris de veiller au respect scrupuleux de la lettre-circulaire du 4 mai 2016, lors des cérémonies de réjouissance en milieu scolaire », enjoint-il ses collaborateurs des régions.
Le rappel et le recadrage du ministre viennent donc à point nommé d’autant que l’école, considérée comme l’une des principales structures de socialisation de l’enfant, ne saurait se désacraliser pour devenir un lieu de transmission des valeurs immorales. L’école qui prolonge la socialisation familiale doit permettre à l'enfant de développer sa personnalité, de s'épanouir et de recevoir des influences autres que celles de son premier cercle nucléaire. A l’école, l’enfant apprend les normes et les valeurs dominantes et les intègre à sa personnalité. C’est ici qu’il assimile un ensemble de règles, qu'elles soient comportementales, sociales, voire politiques. Indéniablement, l’école forme le citoyen de demain.
Ces déviances et ces dérives s’inscrivent en réalité dans un contexte où une génération d’acteurs de l’art musical s’illustre pas des produits qui mettent en avant le sexe. La musique camerounaise subit depuis plus d’une décennie une profonde mutation. Ceci se caractérise par l’évolution des sonorités, des visuels et des textes qui font la promotion de la pornographie ou ce qui en tient lieu. Et quand on sait qu’au stade de l’éducation de base (école maternelle et primaire), l’enfant imite en général ses parents ou ses maîtres avec lesquels il est en contact ; reçoit d’eux les injonctions et se comporte en fonction de ses camarades, il était temps que le membre du gouvernement mette fin à ces pratiques addictives. Cette directive émanant du ministère de l’Éducation de Base soulève une préoccupation qui a cours dans tous les ordres d’enseignement. Les scandales liés à la publication de vidéos à caractère pornographique (sextapes) et impliquant les élèves, étudiants responsables des établissements d’enseignement secondaire et de l’enseignement supérieur ont abondamment animé la rubrique des faits divers dans les journaux classiques et les réseaux sociaux. On se rappelle, il y a quelques mois qu’une sextape publiée sur les réseaux et mettant en scène des élèves (en uniforme) du lycée de Kribi avait suscité une vague d’indignation au sein de l’opinion. En plus des scandales sexuels, le phénomène de la circulation et de la consommation des stupéfiants dans les enceintes scolaires est une réalité effarante et ...

Reactions

Commentaires

    List is empty.

Laissez un Commentaire

De la meme catégorie