Lanceurs d’alerte : anges ou démons ?

Ils ont la cote et drainent des abonnés par centaines de milliers. Chacune de leurs publications sur Facebook ou sur X (Twitter) est partagée, retweetée et commentée de nombreuses fois. Leurs directs dépassent parfois la barre de 50 000 personnes connectées. Eux, ce sont les lanceurs d’alerte et ils dominent la Toile.
Leur notoriété et les sujets auxquels ils s’attaquent poussent certains de leurs followers à les qualifier de « héros ». La révélation de l’affaire Hervé Bopda par l’activiste camerounais qui se présente sous le pseudonyme de « N’Zui Manto », jusqu’à l’interpellation de cet homme d’affaires bien connu à Douala, est venue donner un certain crédit à cette activité qui suscite néanmoins de la méfiance.
Les lanceurs d’alerte ont pris une place plus importante dans la société en 2017, lorsque le mouvement #MeToo a vu des stars féminines d’Hollywood victimes d’abus sexuels dénoncer le producteur américain Harvey Weinstein. Des années auparavant, en 2010, le monde assistait à la publication de milliers de documents confidentiels américains sur le site Wikileaks par Julian Assange et des révélations en 2013 d'Edward Snowden sur les écoutes de la National Security Agency (NSA).
Au Cameroun, ce sont des faits de société critiqués qui donnent lieu à des dénonciations sur la Toile. Plusieurs en ont fait leur cheval de bataille. Ils révèlent des informations sur des actes de corruption, de violations des droits de l'Homme et d’abus de pouvoir, de harcèlement, d’assassinats ou de mauvaise gestion, etc. Avec des contacts affichés au bas des posts, pour toute personne souhaitant publier une information confidentielle, chaque lanceur d’alerte tisse son réseau d'informateurs.
Si les lanceurs d'alerte jouissent d...