Koza : la difficile équation du désenclavement

Se rendre à Koza n’est pas une partie de plaisir. Pour cause, cette localité située dans le département du Mayo-Tsanaga, région de l’Extrême-Nord est difficile d’accès. Sur les 19 km qui la séparent de Mokolo, son chef-lieu de département, il n’est pas évident de rencontrer des véhicules qui vont et viennent. Pas d’agence de voyage non plus qui sillonne ou dessert cette municipalité. En lieu et place des véhicules, la plupart des usagers préfèrent emprunter un engin à deux roues. Une bicyclette ou une moto, beaucoup sont plus faciles à manœuvrer sur ces routes très cahoteuses. Le prix du transport à moto coûte 1500 F pour rallier Mokolo. « Evidemment on préfère la moto parce qu’elle est plus rapide et le conducteur peux faufiler et éviter les obstacles plus facilement contrairement aux véhicules », explique Emmanuel Kéré, fils de la localité. 
Et de poursuivre : « Il y a quelques rares véhicules qui roulent ici, mais il faut que ce soit au moins un 4x4 et que le chauffeur lui-même ait non seulement la maitrise de son véhicule mais aussi une bonne connaissance du trajet. Sinon c’est l’accident assuré ». Le principal facteur qui accentue le problème de l’enclavement à Koza est sa situation géographique. Cette commune est située en altitude sur une chaine montagneuse. Il s’agit de la dorsale montagneuse transfrontalière qui sépare le Cameroun et le Nigeria à ce niveau. Pour quitter d’une localité à une autre, il faut arpenter les montagnes, éviter les rochers. Et parfois, à certains endroits, jeter un regard panoramique durant le voyage en hauteur peut vous donner des vertiges. 
Pourtant, Koza est un arrondissement à plusieurs atouts indéniables. Localité frontalière, la proximité avec les villes nigérianes lui offre la possibilité de faire des échanges commerciaux avec ce pays frère. A titre ...