Police municipale et motos-taxis : le désordre doit cesser

Face à des dérapages à répétition, dont celui ayant entraîné la mort de deux personnes mercredi dernier, le ministre de l’Administration territoriale, Paul Atanga Nji, a recadré les acteurs de ces secteurs hier et instruit des mesures correctives.

Hier au ministère de l’Administration territoriale, la mine était grave et le propos martial. Difficile pour le ministre Paul Atanga Nji d’adopter une attitude différente face à un nouveau dérapage de la police municipale qui a, cette fois-ci, coûté la vie à un conducteur de moto-taxi et son passager. Le drame, qui continue de choquer l’opinion, est survenu mercredi dernier au quartier Étoudi, dans l’arrondissement de Yaoundé 1er, lors d’un contrôle qui a mal tourné. Une situation qui a provoqué des actes de violence supplémentaires sur la voie publique et perturbé la circulation pendant plusieurs heures. La réunion d’hier, instruite par le président de la République, a donc débuté par une minute de silence en mémoire des défunts, victimes d’un désordre auquel il faut vite mettre fin. Ainsi, en présence du maire de la ville de la Yaoundé et des sept maires d’arrondissement, Paul Atanga Nji n’a pas mis de gants. « Il m’est revenu que les agents de la police municipale font des cotisations journalières, hebdomadaires et mensuelles. Et les fonds de ces cotisations proviendraient du racket organisé qui consiste à demander aux conducteurs de moto-taxi un certain montant chaque jour pour leur accorder le passage dans la ville. Y compris dans les zones interdites par le préfet. Ce racket organisé doit cesser dès aujourd’hui », a-t-il martelé. Il a également rappelé aux maires l’exigence de se conformer aux dispositions du décret présidentiel du 9 août 2022 fixant les modalités d’exercice de la police municipale. Les maires sont invités à recruter des agents de bonne moralité, pour éviter que la police municipale ne devienne la base arrière de repris de justice et de brigands. 
Quant aux syndicats de moto-taximen, il leur a été demandé de démasquer les criminels qui ont infiltré l’activité. Paul Atanga Nji a décrié leur implication dans les actes de grand banditisme, ainsi que leur attitude à se rendre justice, même lorsqu’ils ont tort, en cas d’accident de la circulation. D’où sa mise en garde clair...

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