« Grâce au dialogue social, nous enregistrons des réalisations prometteuses »

L’éclairage de Grégoire Owona, ministre du Travail et de la Sécurité sociale.

Monsieur le ministre, la 138e édition de la Fête internationale du Travail approche à grands pas. Où en sont les préparatifs dans votre département ministériel ?
 Les préparatifs se déroulent dans la sérénité habituelle. Mes services, en collaboration avec les partenaires sociaux travaillent en bonne synergie pour que les activités menées en prélude au jour-J, ainsi que la grande marche des travailleurs du 1er mai soient une réussite. C’est un moment important pour le monde du travail qui entend, malgré le contexte souvent difficile, faire la démonstration de sa participation à la croissance économique et à la paix sociale, tout en apportant l’illustration de l’amélioration constante de la condition du travailleur dans notre pays.

Quel est l’état des lieux du monde du travail en cette veille de commémoration ?
Les progrès réalisés par le Cameroun en matière de dialogue social, de sécurité sociale et d'amélioration des conditions de travail de façon générale, en dépit des difficultés rencontrées et des défis qui persistent, justifient que notre pays se joigne au reste du monde pour saluer les efforts de tous ceux qui œuvrent à l’implémentation du travail décent et de la justice sociale. Tout n’est certes pas rose dans le monde du travail au Cameroun mais le gouvernement est à pied d’œuvre pour le suivi de la mise en œuvre du nouveau SMIG revalorisé en 2023, la densification des réflexions sur les mutations du travail face à l'évolution numérique, la poursuite des actions de la CNPS visant à offrir à tous les travailleurs du secteur formel et informel (Assurance volontaire) une couverture de sécurité sociale, la mise en place progressive de la Couverture santé universelle ainsi que la poursuite de la lutte contre le travail des enfants. L’ensemble des acteurs du monde du travail est donc dans une démarche dynamique en vue de la préservation de la stabilité en entreprise, gage de paix sociale, d’épanouissement des travailleurs et de productivité économique. Nous évoluons patiemment et avec méthode sur cette voie.

Pourquoi avoir placé cette édition sous le thème : « Dialogue social constructif : facteur de promotion du travail décent et de progrès social » ?
Le thème retenu fait écho aux préoccupations, défis et perspectives qui nous animent dans le cadre de l’action permanente de promotion du travail décent dans tous les secteurs d’activités. Dans cette dynamique, il y a des difficultés, des crises mais grâce à la pleine participation responsable des acteurs du monde du travail et aux vertus du dialogue social, nous enregistrons des réalisations prometteuses. Ainsi cette 138ème de la Fête internationale du Travail, intervient dans un contexte marqué par la négociation, la révision et la signature de plusieurs conventions collectives ou d'entreprises qui relèvent substantiellement le niveau de traitement des travailleurs dans plusieurs secteurs d'activités et entreprises. Nous sommes également parvenus récemment à la finalisation des négociations d’un nouveau Programme pays pour le travail décent (PPTD), tandis que s’ouvre une nouvelle mandature (2024-2026) des délégués du personnel élus au terme du scrutin du 1er novembre 2023. A côté de ces réalisations, il y a des situations litigieuses par exemple dans les secteurs de l'enseignement, des transports, de la santé et des Collectivités territoriales décentralisées qui nous interpellent et dont les solutions seront trouvées dans le cadre du dialogue social engagé avec les partenaires sociaux.

Pensez-vous que le dialogue social seul est suffisant pour la promotion du travail décent ?
Notre pays s’est engagé comme tous les Etats membres de l’Organisation internationale du travail (OIT) à atteindre cet idéal qui vise à satisfaire les aspirations du monde du travail à savoir, l’existence au Cameroun des quatre piliers du travail décent : l’emploi, la sécurité sociale, le respect des droits des travailleurs et le renforcement de la culture du dialogue social. Sur cette voie, le dialogue social constructif constamment impulsé par le président de la République S.E Paul Biya est cet instrument sans lequel aucun progrès social n’est possible. Il est le ferment indispensable pour des avancées durables et consensuelles dans le monde professionnel. Nous devons donc, autant que faire se peut, en faire la promotion chaque fois que l’opportunité nous est donnée. Il est évident que seul le dialogue social ne peut suffire à la promotion du travail décent. Le respect du Code du travail, de l’application des conventions collectives, l’acception par tous de l’importance de la sécurité sociale et la mise en œuvre des pratiques en santé et sécurité au travail constituent des adjuvants tout aussi importants pour la pérennisation de la promotion du travail décent. Notez également ici le rôle non négligeable de l’inspection du travail qui opère à travers un système de veille et de contrôle pour concilier les positions divergentes et prévenir les conflits éventuels.

Le climat social au Cameroun en général et dans la plupart des entreprises semble relativement apaisé ces derniers temps. Peut-on penser qu’il s&r...

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