A Paris depuis quelques jours, les Jeux paralympiques ont succédé aux Jeux olympiques. Avec la même ardeur, le même engouement pour les organisa- teurs, la même ferveur autour du spectacle, la même implication des diverses parties prenantes. Le sport, comme rarement une autre activité humaine, démontre une fois de plus cette capacité de rassemblement extraordinaire. Cela est encore plus vrai et plus pertinent avec ce concept matérialisé en 1960, par ce qui est considéré comme les premiers Jeux paralympiques de l’histoire. En matière d’inclusion sociale, l’humanité a en effet fait un grand pas, grâce à ce rendez-vous sportif destiné à donner aux athlètes présentant un handicap physique ou mental, visible ou pas, de se sur- passer et de réaliser des performances comparables à celles des athlètes olympiques. Sur le plan humain, c’est une œuvre noble à plus d’un titre, qui, depuis plus d’un demi-siècle, permet à des personnes qui auraient pu se sentir diminuées, com- plexées ou en marge de la société, de se montrer et de performer avec fierté. Sans le moindre complexe. Car au-delà des performances sportives, le sport pour han- dicapés est un immense cocon d’humanité, qui redonne vie à des êtres défavorisés par la nature ou défigurés par la maladie, un accident et autre. Et personne mieux qu’une personne vivant avec un handicap, ne vit dans sa chair, cette différence souvent source de discrimination et de frustration. Cette différence qui leur vaut généralement un regard de la société qui mêle stigmatisation et pitié. Une per- ception qui ne les considère de toute façon pas comme des humains à part entière et qui peut être un grand frein à leur épanouissement. C’est justement ce regard-là que tente de changer le mouvement paralympique. Une soixantaine d’années pour changer les mentalités, avec des résultats de plus en plus probants. Il suffit de s’installer devant son écran de télévision ces derniers jours, pour se rendre compte de l’effet magique que produit le sport de haute compétition sur ces athlètes handicapés. Grâce à cette inclusion à grande échelle, et au coup de pouce de la technologie, un handicapé moteur peut aujourd’hui être un grand champion, une vedette mondiale d’athlétisme, de natation, de tennis de table... Le développement des prothèses a connu des progrès prodigieux qui font le bonheur des personnes amputés d’un membre. Résultat : de nombreux para-athlètes « récupérés », qui retrouvent ainsi toutes leurs chances de montrer leur savoir-faire sur des pistes Au Cameroun, le sport pour personnes handicapés fait ses premiers pas depuis quelques années. Dans cette phase embryonnaire, la détermination des pionniers a permis déjà de poser de bonnes bases. On peut citer l’exemple des handicapés visuels, qui se sont dotés d’une fédération sportive depuis un moment déjà. Avec des saisons régulières dans des disciplines en phase de vulgarisation : athlétisme, goalball et cécifoot. Ce dynamisme a même permis au Cameroun d’organiser et le Championnat d’Afrique de cécifoot en 2015, avec à la clé un titre de vice-champion d’Afrique derrière l’in- déboulonnable équipe du Maroc. Mais il en faut plus pour contenir l’exil des para-sportifs camerounais que déplore déjà la Fédération camerounaise pour déficients visuels. Notamment en soutenant financièrement et matériellement cette activité qui survit essentiellement grâce à l’enthousiasme des promoteurs et à quelques mécènes. Ces appuis pourraient s’insérer aisément dans le cadre général de la politique d’inclusion sociale, que mène le gouvernement. En effet le discours politique affiche une réelle détermination des pouvoirs publics à pro- mouvoir l’épanouissement des personnes défavorisées, dont les handicapés. Une volonté matérialisée par la promulgation par le président de la République, Paul Biya, d’une loi portant protection et promotion des per- sonnes handicap&eacut...
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