« Une approche inclusive »

Manassé Aboya Endong, Professeur titulaire de Science politique, Directeur exécutif du Groupe de recherches sur le parlementarisme et la démocratie en Afrique (GREPDA)

Le ministre d’Etat Secrétaire général de la présidence de la République a organisé, sur instructions du chef de l’Etat, des consultations dans la perspective de la prochaine élection présidentielle avec des délégations constituées de membres du gouvernement, des parlementaires des dix régions, issus des rangs du RDPC. Quelles leçons peut-on en tirer ? 
De manière générale, dans tout processus de décision, la consultation est une démarche inclusive qui obéit à une volonté d’impliquer des personnes ressources dans la prise de décision. La consultation est de ce point de vue une étape essentielle du modèle participatif du processus décisionnel. Cela est fondamentalement l’apanage des organisations gouvernées et dirigées de manière démocratique. En effet, la consultation traduit une volonté d’intégrer et d’impliquer directement et/ou indirectement -c’est-à-dire à travers la représentation politique- le plus grand nombre de citoyens dans la prise de décision. Cette rationalité est au cœur des consultations menées sur instructions du chef de l’Etat, dans la perspective de la prochaine élection présidentielle avec des délégations constituées de membres du gouvernement, des parlementaires des dix régions, issus des rangs du RDPC. Ce qui se joue, c’est non seulement le renforcement du dialogue permanent entre la base, les structures intermédiaires et le sommet du parti et de l’Etat, mais aussi la volonté d’associer les différentes élites politiques des 10 régions du Cameroun à la construction de la décision. Cette concertation participe donc d’une approche inclusive qui a pour enjeu de recueillir les avis en vue d’une décision cruciale pour non seulement l’avenir du Cameroun, mais surtout pour la poursuite de l’implémentation du Renouveau, programme politique de transformation et de modernisation de l’Etat. Sous ce rapport, ces consultations qui interviennent dans un contexte politique sui generis au regard de l’actualité politique sont la traduction et la manifestation de la culture démocratique qui détermine le rapport au pouvoir dans le RDPC sous l’impulsion de son président national  


Que peut gagner le RDPC de ces échanges dans un environnement politique de plus en plus bouillonnant à quelques jours de la convocation du corps électoral ?  
Pour le RDPC, les enjeux de ces concertations sont pluriels. En effet, ces échanges qui ont lieu dans un environnement politique bouillonnant sont la preuve qu’en toute circonstance, le parti entend privilégier la concertation, l’inclusion politique et l’approche participative de décision. Ces échanges lui permettent de gagner en cohérence. En tant que parti de rassemblement, le RDPC assume clairement sa conception et sa vision de la politique. La politique est ici présentée comme un débat d’idées, un échange autour des valeurs de participation, de dialogue et de consensus. C’est une approche scientifique de la décision qui est conçue, implémentée et évaluée suivant une méthodologie qui fait la part belle à l’inclusion par la concertation. Pris dans ce sens, le RDPC gagne aussi en expérience et en personnalité. En effet, ce qui se joue, c’est aussi l’identité et la personnalité d’une formation politique qui a systématiquement fait le pari de la concertation aussi bien dans sa gestion de l’Etat que dans son rapport à la diversité culturelle qui caractérise le Cameroun. 


Qu’est-ce qui peut justifier le choix des acteurs pour ces concertations ? 
En règle générale, la méthode qui consiste à recourir aux entretiens a comme préalable la définition d’un échantillonnage représentatif. Lorsqu’on transpose cette exigence méthodologique cardinale en science dans le choix des acteurs pour ces concertations, il est logique et objectif de soutenir que le souci de la représentativité des acteurs conviés à ces échéances a présidé au choix de ceux-ci. Il s’est agi de sélectionner des acteurs représentatifs de chacune des dix régions du Cameroun afin d’avoir des données, des informations précises dans le but de présenter au décideur final un tableau synoptique des points de vue et avis de chaque délégation reçue. Dans cette logique, l’on peut sans risque de se tromper soutenir qu’à l’observation comme à l’analyse, les rationalités qui ont présidé au choix des membres des dix délégations conviées &ag...

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