Banane-plantain : des opportunités à plein régime

Troisième produit agricole le plus consommé au Cameroun, cette denrée n’a pas fini de livrer ses potentialités. Une industrie locale se développe autour de ce féculent prometteur.


Avant le lever du soleil, les bayam sellam du marché Mvog-Atangana Mballa à Yaoundé sont déjà groupées au point d’arrivée de camionnettes remplies à ras-bord de banane-plantain. Les revendeuses sont au coude à coude pour sélectionner les meilleurs régimes venus des régions de l’Est, du Sud et de certaines localités du Centre comme Ombessa et Akonolinga. Certaines ont bâti une vie dans la revente de la banane-plantain. « C’est ce qui nourrit ma famille et me permet d’envoyer mes enfants à l’école », soutient Rosaline Bikoe, commerçante. Si ses gains mensuels oscillent entre 350 000 et 400 000 F, elle ne perd pas de vue que la plus grande partie des bénéfices se trouve dans la transformation et envisage, à long terme, une migration de ses activités vers la production de chips.
Troisième produit le plus consommé au Cameroun, la banane-plantain livre progressivement ses attraits. Rien ne se perd dans ce féculent qui, après transformation, prend la forme de chips, de farine, de vin rouge, de liqueurs ou encore de charbon écologique. Par ailleurs, une fois traités, les troncs de bananiers peuvent être utilisés dans le textile et la papeterie. Le Réseau local de l’économie sociale et solidaire de Batchenga (Reless Batchenga) a fait le pari de la transformation en mettant sur le marché local la marque de chips de plantain « Bi kôan » dont l’une des ambitions est d’approvisionner l’international en exportant un container de chips chaque mois. Partie d’un investissement de 5000 F, la coopérative agricole génère aujourd’hui 12 millions de F de chiffre d’affaire mensuel. Pour optimiser leur coût de revient, les équipes de Reless Batchenga font sécher les épluchures des bananes-plantains en vue d’obtenir du charbon écologique qu’elles utilisent comme combustible pour leur chips, contournant ainsi les dépenses en gaz domestique.
Avec des packagings attractifs, des prix incitatifs et des saveurs nouvelles, les chips locales gagnent en visibilité au grand bonheur de la promotion du made in Cameroon. Les promoteurs de la marque « Niama chips » lancée en 2021 par exemple, ont une capacité de production journalière de 1000 paquets et espèrent la multiplier par cinq à moyen terme. Il faudra donc compter sur la disponibilité de la matière première. En 2020, la production nationale se chiffrait à cinq millions de tonnes. La Stratégie nationale de développement 2020-2030 a fixé un objectif de production annuelle de 10 millions de tonnes pour booster la compétitivité des dérivés de la banane-plantain et accélérer l’import-substitution. C&rsq...

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