« Un volet sécuritaire bien préparé pour affronter ce groupuscule fasciste »

Mathias Eric Owona Nguini, politologue/ vice-recteur à l’Université de Yaoundé 1.

Malgré toute la communication déployée à dessein, la manifestation initiée samedi dernier à Genève par certains Camerounais de la diaspora n’a pas atteint les objectifs souhaités par les organisateurs. Comment analysez-vous cet échec ? Cet échec est lié au fait que les autorités camerounaises ont bien préparé les implications politiques de cette visite, compte tenu des incidents antérieurs. Elles ont mobilisé le jeu de chancellerie pour sensibiliser la Confédération helvétique sur le caractère nocif des actions de ce groupuscule fasciste pour les relations entre la Suisse et le Cameroun. Ceci a permis notamment de mieux préparer le volet sécuritaire pour affronter efficacement les combats de rue fort prisés par la Brigade anti-sardinards (BAS).

Contrairement à 2019 où on a noté un certain laxisme, les autorités du canton de Genève ont pris des mesures cette fois- ci pour dissuader les manifestants de mettre à exécution leur projet. Qu’est-ce qui, selon vous, peut expliquer cette évolution ? Les autorités du canton de Genève ont déjà eu à faire face à plusieurs reprises à ce groupe de hooligans politiques. Elles savent désormais quel est le répertoire d’action de ces contestataires bruyants et agressifs (prises de parole violentes basées sur l'invective, l’insulte et le harcèlement verbal, brutalités contre les sympathisants présumés du régime ou les défenseurs des institutions républicaines, affrontements avec la police de Genève). Ces au- torités ont justement été sensibilisées par celles du Cameroun sur l’importance d’assurer au président Paul Biya et à sa suite, un séjour serein, sécure et confortable. Ces autorités ont été avisées des répercussions extrêmement négatives d’une nouvelle opération de harcèlement et d’outrage préjudiciable pour l’image de la République du Cameroun et de son président, pour les intérêts diplomatiques, économiques ou stratégiques de la Suisse au Cameroun. Il est fort probable que dans la préparation de cette visite, l’ambassadeur du Cameroun ait pu discuter de la nécessité pour les autorités du canton de Genève de mettre en place un dispositif consistant de dissuasion. Au plus haut niveau, les autorités camerounaises ont demandé et ob- tenu des garanties au sujet de la prise en charge par ces autorités des dispositions sécuritaires nécessaires pour le bon déroulement de cette visite du chef de l’Etat.

Au regard du mode opératoire connu de ces activistes, à quoi faut-il s’attendre à présent ?

La BAS restera fidèle à son orientation d’organisation phalangiste et fasciste. Elle va continuer à faire recours à des procédés véhéments et violents de contestation, conformément aux voies de sa collaboration avec un certain parti politique, dont elle est devenue la milice transnationale. Il s’agit ainsi de tirer parti de cette situation pour légitimer son ...

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