Festival Ecrans noirs 2025: Ça tourne

Le cinéma d’abord, la cérémonie d’ouverture ensuite. Peu avant 19 h samedi dernier au Palais des congrès, extinction des lumières. Le compte à rebours de la projection s’égrène. La projection de « Fanon » réalisé Jean Claude Barny peut commencer. Le biopic sur la vie du psychiatre et militant anticolonialiste Frantz Fanon résonne dans la salle des 1500. Celle-ci va se remplir progressivement au fil de l’intrigue mettant en scène l’acclimatation difficile du psychiatre français noir, originaire de Martinique, à l’hôpital psychiatrique de Blida en Algérie. Ses méthodes ré- volutionnaires contrastent avec d’anciennes pratiques médicales rétrogrades dans un contexte colonial lourd de guerre d’Algérie. Sous d’agréables habillages cuivrés, le public a admiré, durant 2 h 12 min, la performance du FrancoCamerounais François Boyer dans la peau de Frantz Fanon. Il a notamment su traduire avec vigueur le colon et le colonisé décryptés par celui qui décédera en 1961 des suites d’une foudroyante leucémie. Soit un an avant l’indépendance de l’Algérie où reposent ses restes selon ses dernières volontés. La cérémonie protocolaire qui s’en est suivi verra Rigobert Tamwa, alias « Eshu », s’installer en maître des cérémonies. C’est lui qui va introduire la séquence hommage à travers laquelle le comité d’organisation a honoré la mé- moire de visages disparus de la scène artistique africaine à l’instar de Souleymane Cisse, Kouokam Narcisse, Vincent Ndoumbe ou encore Sanata Traore. Entre la belle ambiance entretenue par Ruben Binam et l’orchestre Kemit 7, Bassek Ba Kobhio, délégué général du festival Écrans, a invité le public à prendre part aux différentes activités. « Allez au cinéma, les films et les programmes sont beaux », a-t-il indiqué. Les trois jurys de cette édition ont fait l’objet d’une présentation officielle. La Marocaine Sofia Achilas va présider le jury des courts mé- trages, séries et webséries avec les très acclamés acteurs Axel Ab...