Livre : aux origines de l’Etat camerounais

Le professeur Blaise Alfred Ngando vient de publier un ouvrage édifiant sur les fondements juridiques de l’Etat du Cameroun.

Par ces temps d’effervescence politique, l’ouvrage de l’Agrégé d’histoire du droit, Blaise Alfred Ngando intervient à point nommé. Ce n’est certainement pas parce que tous les Camerounais ne connaissent pas suffisamment « le berceau de nos ancêtres ». Mais tout simplement parce que le Cameroun mérite d’être mieux connu, compris et apprécié. L’auteur en est parfaitement conscient.
C’est à dessein qu’il insiste en deux parties et cinq chapitres, sur l’ancrage historico-anthropologique de l’Etat et du droit au Cameroun. Dans un cas, il conduit le lecteur à s’intéresser à l’histoire du droit du Cameroun « dans l’aire du droit traditionnel africain ». Il aborde notamment l’Etat du Cameroun dans l’esprit du droit traditionnel africain à travers les spécificités du droit traditionnel africain, à savoir le caractère paysan, la particularité communautaire, le volet inégalitaire, la marque sacrée et l’aspect oral. Ce virtuose de l’histoire du droit estime que la coutume est la source créatrice du droit traditionnel africain. De même, la législation, la jurisprudence et la doctrine sont des  sources déclaratives du droit traditionnel africain. Dans l’autre cas, le professeur Ngando présente le Cameroun  dans le sillage de l’Etat et du droit occidental. Il évoque les prémices du droit et de la justice occidentale sur la côte camerounaise avant l’ère coloniale (1472-1884), les fondations juridiques de l’Etat camerounais sous le régime colonial allemand (1884-1914) ainsi que l’influence coloniale franco-britannique et la gestation du bijuridisme étatique (1916-1961). 
Dès lors, il s’agit « d’extérioriser les sources du droit par rapport à l’Etat, d’admettre que l’Etat souverain est concurrencé en tant que puissance normative dans une société camerounaise plurielle du fait de sa diversité anthropologique et de son ouverture au monde depuis au moins la période coloniale », pour reprendre la formule du professeur Ngando. Le professeur Catherine Lecomte, ...

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